Sète : mystère autour d’une hécatombe de mulets sur la plage du Lido

  • Visiblement seuls les muges ont été victimes de cet étrange phénomène.
    Visiblement seuls les muges ont été victimes de cet étrange phénomène. SID MOKHTARI
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SID-AHMED MOKHTARI

Depuis les intempéries, de nombreux poissons jonchent le sable de la plage entre Sète et Marseillan.

Combien il y en a-t-il exactement ? Des centaines, peut-être des milliers. Difficile à dire... En tout cas, le spectacle est tout à fait inhabituel : la plage du cordon littoral de Sète à Marseillan est jonchée de nombreux poissons morts.

Les vagues les ont concentrés plutôt en haut de la plage, près du cordon dunaire. Et, hier, ils séchaient au soleil, attirant l’attention des nombreux promeneurs qui profitaient du redoux après les intempéries.

Autre bizarrerie : il n’y avait visiblement que des muges (appelés aussi mulets). Ces poissons au corps fuselé qui sont très présents le long de nos côtes et dans les canaux ainsi que dans le port de Sète. Pas de pollution visible, comme, par exemple, une nappe de pétrole, qui pourrait expliquer cette hécatombe.

Même les gabians n’en veulent pas

Le phénomène inédit laisse dubitatifs les professionnels interrogés. Ils n’ont pas d’explications précises. Tout juste avancent-ils, prudemment, des hypothèses. Mathieu Lambert, pêcheur professionnel (petits métiers), écarte la thèse de la pollution, “sinon il y aurait d’autres espèces touchées, pas que des mulets”.

Il se demande “si les muges qui sont souvent rassemblés en bancs, entre deux eaux ou près de la surface, n’ont pas été balayés et assommés par les vagues”. “Impossible ! rétorque Robert Rumeaux, pêcheur de la Pointe Courte. Car les poissons sont guidés par leur instinct. Ils sentent à l’avance le danger et se mettent à l’abri, en s’écartant du bord”. En effet, les mulets sont de remarquables nageurs. Leur puissante nageoire caudale leur permet d’atteindre de bonnes vitesses de pointe et d’effectuer des sauts de plusieurs mètres hors de l’eau.

Qu’est-il arrivé à ces poissons ? Ont-ils été victimes des abondantes chutes de neige, des fortes averses, du froid glacial et du vent violent qui se sont abattus sur le département mercredi et jeudi ? Mystère. C’est d’autant plus étrange que cette pitance qui, habituellement, ferait le régal des opportunistes gabians, ne semble pas les intéresser. “Pourtant, les goélands ne sont pas regardants concernant leur nourriture. Ils mangent même des poissons pollués !” souligne Pierre Maigre, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de l’Hérault.

La réponse viendra peut-être du côté de l’équipe de l’Ifremer qui était injoignable, ce samedi 3 mars.