Le rapport de force est lancé. Neuf jours après la présentation du projet de réforme des retraites par la première ministre, Elisabeth Borne, les organisations syndicales voulaient frapper un grand coup dès la première journée de mobilisation, jeudi 19 janvier. C’est chose faite, puisque 1,12 million de personnes ont manifesté en France, dont 80 000 à Paris, selon le ministère de l’intérieur. La CGT a, elle, annoncé « plus de 2 millions » de manifestants réunis à travers le pays et 400 000 dans la capitale.
Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a assuré depuis Barcelone que le gouvernement poursuivra sa réforme des retraites « avec respect, esprit de dialogue, mais détermination et esprit de responsabilité ». Les huit principales organisations se sont d’ores et déjà accordées sur une nouvelle date de mobilisation, mardi 31 janvier, au lendemain du premier jour d’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale.
Avec le rassemblement de tous les responsables syndicaux derrière une seule et même banderole, notamment ceux de la CFDT et de la CGT, Laurent Berger et Philippe Martinez, l’enjeu était crucial pour les huit centrales syndicales, réunies pour la première fois depuis plus de douze ans. « La mobilisation est importante », a reconnu, jeudi soir, sur RTL, le ministre du travail, Olivier Dussopt, ajoutant qu’il « faut écouter les messages dans les cortèges de cet après-midi et de ce matin ».
« Le début de quelque chose »
De Paris à Marseille, de Rennes à Strasbourg, à Bordeaux, Lille, Toulouse et même dans les territoires d’outre-mer, les manifestations ont été massives pour demander le retrait du recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans promis par le gouvernement.
A Paris, le rassemblement s’est montré si imposant qu’un itinéraire bis a dû être ouvert pour désengorger la place de la République, noire de monde. Se trouvaient là des enseignants, des pompiers, des étudiants, des policiers, des personnels hospitaliers mais aussi des salariés du secteur privé. Tous défilaient contre la réforme des retraites mais pas seulement. L’augmentation des salaires face à l’inflation, le partage des richesses, la taxation des superprofits et la remise en cause globale de la politique d’Emmanuel Macron occupaient aussi les conversations.
Il a aussi été beaucoup question d’avenir, dans les cortèges. Celui du système de retraite, de la réforme et du gouvernement. Mais surtout celui de tous ces salariés du public et du privé inquiets de devoir travailler plus longtemps.
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