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Le Conseil scolaire Providence suspend la destruction de livres après un tollé

Près de 200 œuvres étaient encore en évaluation et auraient pu être détruites, dont d'autres Tintin et Lucky Luke.

Tintin et ses acolytes courent dans la jungle.

La bande dessinée Tintin et les Picaros est encore en évaluation par le Conseil scolaire et pourrait être retirée.

Photo : Casterman

Mis sous pression par une controverse qui a fait le tour de la planète, le Conseil scolaire catholique (CSC) Providence annonce la révision de son processus de retrait d'ouvrages jeunesse jugés néfastes aux Autochtones et la mise sur pause de son projet de cérémonies pour brûler les livres.

Près de 200 livres dont le contenu était encore à évaluer échapperont, pour le moment, à une éventuelle destruction. Selon la liste détenue par Radio-Canada, on y retrouve des albums de Tintin (L'Oreille cassée, Tintin et les Picaros), huit BD de Lucky Luke et le roman du film Avatar.

Les révélations de Radio-Canada selon lesquelles la « gardienne du savoir » autochtone qui a accompagné le Conseil scolaire, Suzy Kies, n'est pas Autochtone ont accéléré la décision de la direction.

Nous sommes profondément troublés et inquiets, écrit la porte-parole du CSC Providence, Lyne Cossette. Nous avions la certitude que Suzy Kies était de descendance autochtone. [...] Nous nous étions fiés à sa parole.

Ces révélations nous poussent à entreprendre une nouvelle réflexion sur notre processus de refonte. En ce sens, nous mettons sous révision notre processus et mettons sur pause l’ensemble du projet Redonnons à Mère Terre.

Une citation de Lyne Cossette, porte-parole du Conseil scolaire catholique Providence

Le projet Redonnons à Mère Terre consistait à organiser une cérémonie de réconciliation dans chacune des 30 écoles du Conseil scolaire, lors de laquelle une trentaine de livres seraient brûlés et leurs cendre, utilisées comme engrais pour planter un arbre.

Une seule de ces cérémonies s'était pour le moment tenue, en 2019. Les autres avaient été reportées à cause de la pandémie. L'idée de brûler les livres avait été défendue en interne par Suzy Kies. Elle parlait de « purification par la flamme ».

Nous pensions que son expérience saurait nous guider dans nos initiatives de réconciliation. Nous avons le regret de ne pas avoir fait des recherches plus approfondies à son sujet.

Une citation de Lyne Cossette, porte-parole du Conseil scolaire catholique Providence

Le Conseil scolaire explique que Suzy Kies lui a été recommandée par d’autres leaders en éducation autochtone. De par son implication dans plusieurs autres conseils scolaires, nous avions confiance en elle, dit Lyne Cossette.

Nous regrettons sincèrement l’impact de cette initiative et nous sommes toujours à la recherche de manière de s’améliorer, ajoute-t-elle. Le CSC Providence prend très au sérieux les événements et nous mettons tout en œuvre pour qu’ils ne se reproduisent pas.

Des échos ailleurs dans le monde

La nouvelle de la destruction de 5000 livres, dont certains brûlés par ce regroupement d'écoles ontariennes, a fait le tour de la planète.

Selon une recension de Radio-Canada, une centaine de médias à travers le monde ont parlé de cette histoire, surtout dans la francophonie, en Belgique (Nouvelle fenêtre), en France (Nouvelle fenêtre) et en Suisse (Nouvelle fenêtre).

À une heure de grande écoute sur la chaîne de télévision française BFMTV, l'éditorialiste Natacha Polony a déclaré : Quand un livre pose problème, on en débat, on pense ce problème et on enseigne. Brûler des livres, c'est arrêter de penser, même si c'est pour la bonne cause et pour l'amour de qui que ce soit.

Avec la collaboration de Martine Roy

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