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Les entrevues immobilières Cactus Numérique — Judith Perrier, écocourtier

Judith Perrier, place à la génération des écocourtiers

L’écoresponsabilité et un mode de vie sain sont des concepts qui se manifestent de plus en plus dans tous les secteurs d’activité, y compris l’immobilier. Si on doit en convaincre encore plus d’un de l’urgence d’agir et d’accélérer l’implantation de mesures drastiques, Judith Perrier, écocourtier, n’est plus une de ceux qu’on doit persuader.

Après une très belle carrière dans le domaine de l’imprimerie, Judith choisit un tout autre chemin. Décidant de réunir ses valeurs et sa passion pour l’immobilier, elle se spécialise en écocourtage. Un domaine encore très peu exploité et en plein développement ! Elle accompagne et conseille ses clients dans leurs projets immobiliers écologiques.

Cette semaine, notre rédactrice s’est entretenue avec Judith dans l’intention de démystifier ce qu’est un écocourtier et d’en apprendre davantage sur cette nouvelle génération de courtiers.écocourtier

Racontez-nous votre parcours professionnel d’écocourtier.

Judith Perrier : Dans une autre vie, j’étais directrice de compte dans le domaine de l’imprimerie. Toutefois, l’immobilier m’a toujours passionnée ! Quand j’ai acheté ma première maison, j’ai découvert le monde de la rénovation, et ça m’a vraiment plu. Lorsqu’est venu le temps d’acheter ma deuxième maison, nous hésitions entre nous faire bâtir en neuf ou rénover quelque chose d’existant. Je me suis renseignée sur les cours qui se donnaient. Je suis tombée sur Solution ERA. L’entreprise offre une formation pour une certification en bâtiment écologique. Je me suis inscrite à la formation, et ç’a vraiment déclenché quelque chose en moi ! J’ai été chercher des poules, j’ai commencé un jardin et j’ai adopté tout le mode de vie qui vient avec. Afin de prendre la bonne décision, j’ai suivi par la suite une formation sur les rénovations écologiques donnée par Écohabitation. J’y ai appris, entre autres, que les déchets de matériaux de construction représentent environ 50 % de la pollution. Ils nous ont appris que faire des rénovations de façon écologique était beaucoup mieux pour l’environnement que de bâtir une maison neuve. On a donc finalement choisi de rénover une maison dans les Laurentides.

Après ces deux formations, j’en suis venue à la conclusion que je voulais trouver un métier qui me permettait d’appliquer au quotidien ce que je venais d’apprendre. Puis, par pur hasard, un de mes amis, Alexandre Cloutier, le président de Centiva, m’a demandé s’il y avait des courtiers immobiliers qui avaient suivi la formation. On a commencé à en discuter, et il m’a dit « je te vois tellement faire ça ! Tu pourrais être courtière spécialisée en bâtiments écologiques ». J’ai donc commencé à faire mes recherches et j’ai trouvé la certification d’écocourtier de Écohabitation. J’ai pris une année sabbatique, j’ai fait mon cours en courtage et quelques jours avant de recevoir mon permis de OACIQ, j’ai suivi ma formation d’écocourtier. De la sorte, dès que j’ai fini ma formation, j’ai pu m’afficher comme écocourtière. Cette formation permet aussi d’être dans le bottin vert d’Écohabitation et implique que l’on doit renouveler cette certification tous les ans en faisant des cours pour se maintenir à niveau.

Est-ce que le mode de vie écoresponsable a toujours fait partie de votre quotidien ou c’est tout récemment que vous avez commencé à vous intéresser ?

Judith Perrier : J’ai toujours essayé de faire attention à mon empreinte écologique : je fabrique mes shampooings solides, mes propres savons en barre, j’essaie de ne pas utiliser de plastique, etc. Aussi, je n’ai pas d’auto. Si j’en ai besoin, j’emprunte celle de mon conjoint. Ma prochaine voiture sera électrique ou hybride rechargeable. Je trouve ça vraiment important que tout le monde fasse de petits gestes pour améliorer le sort de la planète.

Quels conseils donneriez-vous à des courtiers qui veulent se spécialiser en écocourtage ?

Judith Perrier : C’est de se former comme il faut ! Il faut s’intéresser à tout ce qui touche le domaine et se maintenir à jour dans les technologies. De plus, d’avoir des pratiques écoresponsables pour montrer l’exemple. Dès le début, je me suis mise au numérique. J’ai une présentation papier et je la garde avec moi, mais cette présentation, je l’ai aussi en PDF que je peux envoyer par courriel à mes clients. Notre métier exige beaucoup de contrats et de papiers divers, la gestion numérique évite beaucoup de gaspillage. Aussi, de faire attention à nos déplacements. Maintenant, en ville, il y a des courtiers qui se déplacent en bicyclette. Ils amènent leurs clients visiter les demeures qui les intéressent en bicyclette ! C’est une super belle idée ! Ça crée un lien unique avec leur clientèle, ça permet de visiter le quartier et d’être écoresponsable.

Quel est votre meilleur coup en carrière ?

Judith Perrier : Je te dirais que mon meilleur coup, ç’a été de changer de métier ! J’ai eu une belle carrière avec un bon salaire. Par contre, je voulais trouver un métier qui reflétait davantage mes valeurs et je voulais mieux vivre. Je ne veux pas avoir l’impression de travailler. Je veux que ça soit une continuité de ma vie. Je ne veux pas avoir hâte de finir ma journée pour « commencer ma vie ». Et, je veux œuvrer activement à faire quelque chose de bien.

Lors de votre parcours, est-ce qu’il y a un projet immobilier où vous vous êtes plantée ou encore une situation qui s’est très mal passée ?

Judith Perrier : Lorsque j’ai commencé mes propres rénovations après mes cours. J’ai voulu mettre en application ce que j’avais appris, mais j’ai frappé un mur. Je n’ai pas su gérer tout ça. Maintenant, je suis mieux outillée ! La première chose dont tu te rends compte, c’est que tu dois choisir les bonnes personnes pour t’accompagner dans les travaux et qu’elles te comprennent et t’appuient dans tes décisions ! Par exemple, les fournisseurs ou boutiques de matériaux. Lorsque je voulais savoir la provenance et la composition des matériaux, on me faisait du : « AH ! Ben là, ma petite madame, ça ne fonctionne pas comme ça ! » Il parait que ça ne se faisait pas (rire) ! J’étais un peu la cliente qu’on ne voulait pas (rire). Les gens n’étaient pas très ouverts. Je n’ai finalement pas pu faire exactement les travaux que je voulais. Toutefois, j’ai réussi à faire des rénos sans faire de déchets. J’ai récupéré chaque planche et j’ai donné des matériaux sur Kijiji. Tout ce qui sortait de la maison a été récupéré !

J’ai donc maintenant une liste de magasins et d’entrepreneurs connus pour leurs aptitudes écologiques et ouverture que je peux transmettre à mes clients pour qu’ils se sentent mieux épaulés que je l’ai été.

En quoi consistent vos services en tant qu’écocourtier ?

Judith Perrier : Pour le moment, c’est difficile de faire que de l’écocourtage parce que ce n’est pas encore assez connu ! Je me rends compte que les gens ne savent pas c’est quoi. Donc dans un premier temps, ma mission est de faire connaître ce type de courtage. Ce qui est positif, c’est que les gens sont de plus en plus informés et réceptifs !

Même si ce n’est pas pour un projet écologique, j’aide mes clients à trouver les points positifs dans la demeure qu’ils veulent acheter. Par exemple, si la maison d’un de mes clients vendeurs détient plusieurs facteurs très intéressants au niveau écologique et écoénergétique, mais qu’il ne le sait pas, moi je peux l’aider à les mettre de l’avant et à trouver des acheteurs qui sont intéressés par ce type de propriété. Je m’entoure d’inspecteurs qui se spécialisent en bâtiments écoénergétiques ou encore en certification LEED.

Je me suis rendu compte qu’il y avait parfois une certification LEED sur certaines fiches descriptives de maisons ou condos et que ce n’était pas mis de l’avant ! Je l’ai vu en tout petit au bas d’une fiche, mais c’est un facteur très intéressant ! Il faut faire ressortir ces points comme des avantages et savoir expliquer aux consommateurs ce que ça leur rapporte comme avantages et surtout comme économies.

De plus, je peux guider mes clients lorsqu’ils font des rénovations. Ils peuvent faire des choix de matériaux écoresponsables et plus sains pour la santé. Aussi, aller chercher des certifications qui peuvent être très utiles lors d’une future vente. Je prends par exemple quelqu’un qui rénove sa cuisine. Il peut choisir des armoires qui ne dégagent pas de formaldéhyde partout dans la maison ou encore, choisir du quartz qui est produit au Québec et qui ne vient pas de l’autre bout de la planète. Il existe aussi de la peinture qui n’a pas de COV ou il peut utiliser des feuilles de gyproc CGC recyclé. Ce sont des petits détails, mais qui peuvent être extrêmement intéressants et très payants lorsqu’on bâtit ou rénove une maison. Il existe aussi plusieurs incitatifs et subventions pour aider dans ce type de projet.

De quelle façon votre manière de faire les choses influence votre stratégie de marketing immobilier ?

Judith Perrier : Je vais exploiter beaucoup plus les techniques publicitaires du Web que les techniques publicitaires traditionnelles puisque ça implique beaucoup de moins de papiers. Je vais plutôt opter pour du porte-à-porte ou faire du « cold call ». En plus, maintenant et surtout quand tu commences, il faut avoir une bonne stratégie sur les réseaux comme TikTok, Instagram, Facebook, etc. Il y a vraiment plusieurs outils maintenant qu’on peut utiliser sans être polluant !

Lorsque je faisais ma formation avec Solution ERA, j’adore leur gang, l’entreprise donnait beaucoup de trucs et de contenus gratuitement. C’est comme une petite écocommunauté ! Ils partagent énormément d’informations. Il y a un groupe FB où tout le monde partage ses histoires, ses conseils, parle de ses projets, etc. Quand j’ai fini ma certification, je me suis dit, c’est dans cette lignée-là que je veux aller. Je veux écrire des articles de blogue sur l’écologie, les rénovations, ou faire connaître les experts dans tous les domaines reliés. Je veux partager le plus d’informations possible !

D’ailleurs, à la place d’offrir une bouteille de champagne ou des fleurs, comme plusieurs courtiers immobiliers offrent à leur client lors de l’achat ou la vente, je pense offrir des tests d’infiltrométrie. Ça tire l’air de la maison et mesure les infiltrations d’air qui entrent dans une maison sans ventilation. Le but est de faire un diagnostic de ta maison et si tu dois faire des rénovations dans ta maison pour augmenter l’efficacité énergétique. En plus, si tu fais les travaux en conséquence et que tu augmentes l’efficacité du bâtiment de façon significative, le gouvernement te rembourse pratiquement la totalité du test avec son programme Rénoclimat. C’est quelque chose de très important à faire quand on fait l’achat d’une maison, mais peu de personnes y pensent parce que ça ne fait pas partie de l’inspection de base. Aussi, dans le kit que j’aimerais offrir à mes clients, il y a celui d’Hydro-Québec : les pommes de douche et robinets à débit réduit. Ou encore des semences. Ce sont des trucs super intéressants à donner à ceux qui viennent de s’acheter une maison.

Est-ce que la pandémie a fait une différence dans la manière dont les gens voient l’écocourtage ?

Judith Perrier : Énormément ! Ç’a explosé ! Les gens ont compris que leur demeure, c’est tout ce qu’ils avaient. Les gens qui habitaient dans une maison qui ne leur convenait pas se sont sentis pris au piège. Ils ont découvert l’importance de vivre sainement, d’être plus autonomes et en communion avec leur environnement. Être un écocourtier, c’est être à l’écoute de ces nouveaux besoins et d’aider à ce qu’ils se réalisent.

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Cactus Numérique est une agence en marketing numérique spécialisée en marketing Web, en marketing immobilier et en marketing RH. Cumulant plusieurs années d’expérience dans le numérique, ensemble, nous développons des stratégies ambitieuses pour déployer le plein potentiel de votre entreprise. Si vous avez besoin que notre équipe chevronnée s’occupe de votre marketing immobilier, n’hésitez pas à nous contacter dès maintenant pour une consultation gratuite.

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Crédit photo: Judith Perrier, écocourtier

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