Alzheimer : un sondage montre l’impact du déremboursement des traitements

21/02/2019 Par Marielle Ammouche
Médicaments
Selon une enquête de France Alzheimer, le déremboursement des traitements spécifiques de la maladie a des conséquences néfastes sur les troubles cognitifs, de même que sur les plans financier pour les familles et relationnel avec le médecin.

  Il y a 7 mois entrait en vigueur le déremboursement des médicaments jusque-là indiqués dans la maladie d’Alzheimer. L’association France Alzheimer s’est positionnée contre cette mesure, arguant un sentiment d’incompréhension et d’abandon des malades et de leurs proches. Mais qu’en est-il réellement des conséquences de cette mesure tant sur les plans physique que psychique et social des malades et des familles ? Pour répondre à cette question, un sondage a été réalisé par l’Union nationale des associations France Alzheimer auprès de 2 547 personnes, parmi lesquelles 2 463 proches aidants et 84 personnes malades. Cette enquête visait à analyser la situation et les besoins des personnes concernées. Les résultats mettent en évidence trois conséquences qualifiées d’ "alarmantes" par France Alzheimer. Ainsi tout d’abord, le déremboursement des traitements a entraîné une augmentation des symptômes de la maladie pour 52 % des personnes interrogées, qui ont constaté une aggravation précipitée des troubles cognitifs. Et 8 répondants sur 10 considèrent l’argument d’inefficacité des traitements comme infondé.  Par ailleurs, l’impact financier apparaît loin d’être négligeable, lié à l’augmentation du reste-à-charge pour les patients qui ont continué le traitement malgré son déremboursement. Ainsi, alors que 2 répondants sur 3 prenaient au moins l’un des médicaments au moment de l’annonce, 70 % d’entre eux n’envisagent pas d’arrêter le traitement, principalement en raison de son efficacité (pour 62,5%). Cependant, 20 % l’ont arrêté et 10 % pensent l’arrêter prochainement, principalement à cause du coût trop important. La troisième conséquence est un appauvrissement du lien thérapeutique existant entre le médecin et son patient. En effet, seules 55 % des personnes ayant décidé de ne plus prendre de traitements continueront à consulter un médecin spécialiste. 38 % ont déjà arrêté de lui rendre visite et 7 % l’envisagent. L’enquête met enfin en évidence l’importance de la recherche pour les malades. Ainsi, le soutien à la recherche devrait être une priorité pour 68 % des proches aidants et 77 % des malades. Vient ensuite le développement de thérapies non médicamenteuses, et de solutions de répit pour les aidants. L’Union des associations France Alzheimer et maladies apparentées finance une étude clinique à hauteur de 200 000 €, qui analysera l’impact sur les capacités cognitives de la prise quotidienne du Donépézil comparé à celui de la prise d’un placebo. France Alzheimer espère que ce projet fournira "de nouveaux résultats concrets pouvant mener à la décision de rembourser à nouveau ces médicaments".

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