Justice

Le harceleur compulsif condamné à dix mois de prison avec sursis par le tribunal de Clermont-Ferrand

Le harceleur compulsif condamné à dix mois de prison avec sursis par le tribunal de Clermont-Ferrand
Le jeune prévenu avait notamment crevé à seize reprises les pneus des véhicules de l’entreprise clermontoise d’insertion dans laquelle travaillait son ancienne petite amie (photo d’illustration). © Benjamin Gardel
Ce jeune homme n’a pas accepté la fin d’une relation sentimentale. Il a donc fait vivre un véritable calvaire à son ex-compagne, durant d’interminables semaines, à Clermont-Ferrand. Le tribunal correctionnel vient de le condamner à dix mois de prison avec sursis probatoire.

Le prévenu, âgé de 34 ans et originaire d’Azerbaïdjan et sa (future) victime se sont rencontrés en 2018 au sein d’une entreprise clermontoise favorisant l’emploi des personnes rencontrant des difficultés. Lui y effectuait un contrat d’insertion. Elle y était encadrante. Une relation s’est finalement nouée entre eux, à l’été 2019, avant de devenir très vite houleuse.

Son comportement irrationnel met un terme à la relation amoureuse... et à son contrat d'insertion

Le trentenaire, extrêmement jaloux et possessif, ne supportait pas, par exemple, que sa petite amie puisse côtoyer des hommes, que ce soit au travail ou dans le cadre d’activités de loisirs… Ce comportement plus qu’excessif a fini par avoir raison de cette histoire commune, qui a cessé en septembre dernier. Quelques mois plus tôt, il avait déjà amené l’entreprise d’insertion à mettre fin au contrat du jeune bénéficiaire.

Condamné pour les violences et le harcèlement sur son ex-compagne dans le Puy-de-Dôme

Refusant la rupture sentimentale, il a presque aussitôt basculé dans l’irrationnel le plus total. Inondant son ex-compagne de centaines de coups de téléphone et de SMS, il passait également son temps à la suivre lorsqu’elle se rendait à son travail ou rentrait chez elle. Mais il poussait ce harcèlement encore plus loin, notamment en s’introduisant en permanence sur les chantiers d’insertion où pouvait se trouver la jeune femme, menaçant au passage ses collègues de travail « de mettre le feu » ou « de tout casser ».

Les exactions ont cessé avec l'interpellation du suspect, en février dernier

Il joindra finalement le geste à la parole, en crevant à seize reprises les pneus de véhicules de l’entreprise d’insertion, mais aussi en provoquant un énorme dégât des eaux sur l’un des chantiers gérés par la structure, à la Maison du Bon Pasteur, dans le centre historique de Clermont-Ferrand (les dégâts provoqués par ce geste malveillant ont été estimés à 30.000 euros, NDLR).

L’entourage familial de la victime ne sera pas épargné, puisque sa mère sera, elle aussi, victime d’actes de vandalisme sur son véhicule professionnel, dans une petite commune des environs de Riom.

Ces exactions ont subitement _et définitivement_ cessé au tout début du mois de février dernier, avec l’interpellation du trentenaire et son placement en garde à vue, puis sous contrôle judiciaire, à l’issue de son défèrement devant le parquet.

« Malgré le véritable calvaire qu’il lui a fait vivre, elle a malgré tout, pendant très longtemps, essayé de faire preuve de bienveillance et de gentillesse à son égard. En vain... ».

Me antoine portal (Avocat de la victime des faits de harcèlement et de l'entreprise d'insertion)

À la barre du tribunal correctionnel, ce lundi, il a avoué être « très gêné » de se retrouver là. « Je suis désolé que tout cela soit arrivé. J’étais très malheureux... », a-t-il même ajouté, tout en ne reconnaissant sa responsabilité que dans les faits de harcèlement.

« Les pneus crevés et l’inondation, ce n’est pas moi », a-t-il soutenu, malgré les éléments compromettants le mettant en cause. Comme le bornage téléphonique qui a permis de le localiser à tous les endroits où ont été commis les actes de vandalisme.

« Tout ce que je veux, aujourd’hui, c’est pouvoir à nouveau vivre tranquillement et dormir la nuit », a ensuite sobrement témoigné la jeune femme, très éprouvée par des semaines de ce que son avocat, Me Antoine Portal (qui représentait également l’entreprise d’insertion), a qualifié « d’enfer ».

Le procureur de la République, Hervé Lhomme, pointant « des agissements insupportables », a requis dix mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans.

« Il a été submergé par ses émotions »

Des réquisitions jugées « excessives » pour Me Mohamed Khanifar en défense. « Il a éprouvé un amour intense, passionnel et la chute n’en a été que plus vertigineuse, a-t-il plaidé. Il a été submergé par une pulsion, n’a pas su gérer ses émotions. À un point tel qu’il a lui-même décidé d’aller consulter un psychiatre pour comprendre ce qui lui arrivait ».

Le jeune homme a été condamné à dix mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant trois ans, avec obligation de soins et interdiction de contacter son ex-compagne et de paraître à son domicile ou à celui de ses parents. Il devra en outre lui verser 1.500 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral. L’entreprise d’insertion a, quant à elle, obtenu un total de 3.669 euros de dommages et intérêts au titre des différents préjudices subis.

Christian Lefèvre

 

Tél. 3919. Les femmes victimes de violences peuvent contacter ce numéro d'urgence, gratuit et anonyme, accessible 7 jours sur 7.


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